25/8
Ortu
/ Tighjettu
D+ :
3100m
D- :
2600m
Monte
Cinto 2706m
Ce
matin le réveil a sonné tôt, à 4h45 , car la journée, on le sait
d'avance, sera longue et éprouvante . Marc voulait doubler
aujourd'hui pour suivre le topo du site internet mais je sais que si
c'est la cas, la journée suivante sera impossible à tenir en
triplant et en finissant à Manganu par une étape de 24kms .
Dans
ma tête, profitant de la fraîcheur des jambes et de l'envie, j'ai
décidé de tripler aujourd'hui pour garder l'étape d'avance qu'on
a. Mais si on rajoute le Cinto qu'on a en point de mire, ça va être
long et physique...
Départ
tot à 5h30 donc direction le refuge de Carrozzu. La montagne devient
peu à peu, « haute » , et l'on croise déjà, dans ce
dédale de roches, nos premiers mouflons. Une belle surprise. La
roche laisse ensuite place aux éboulis puis à la forêt jusqu'au
refuge rejoint en un peu plus de 3h. On croise un jeune qui finit le
GR20 en 6j et après avoir bu et mangé un peu on enchaine jusqu'à
Asco et sa station de ski.
Après
avoir passé une passerelle on remonte sur des roches travaillées
par l'eau. On croise beaucoup de monde dans cette étape et là aussi
une règle s'établit. En partant tôt, on ne croisera presque
personne sur la première étape. La seconde par contre sera à
partir de 10h ponctuée de nombreuses rencontres, et la dernière,
plus solitaire car en général les gens arrivent au refuge en début
d'après-midi.
Après
un col puis un lac, montée sèche dans des éboulis puis via une
crête, à la bocca di Satgnu, point culminant de l'étape. De là on
aperçoit la station d'Asco et la descente en suivante est plutôt longue et technique . A midi on mange au refuge pour recouvrir nos
forces.. Il est tôt , à peine 11h50 quand on y est mais le dernière
étape du jour sera la plus éprouvante et je sais qu'on a besoin de
forces....
13h
on repart dans la pinède plus motivés que jamais car aujourd'hui on
le sait , on va atteindre le point culminant de la Corse, le Monte
Cinto et ses 2706m dont Domi, un pote m'a si souvent parlé, lui qui
l'a aussi gravi.
En
sortant de la pinède on attaque le gros morceau. Du rocher raide
avec des passages là encore équipés, puis cette interminable et
épuisante montée à la pointe des éboulis. Marc en début d'aprem est
passé devant en imprimant un rythme de fou autour de 15m-16m/mn. Moi
je me suis alors contenté de suivre , parfois de loin, le rattrapant
au train. Là bizarrement il est beaucoup moins rapide et je prends
le relais. Ce sont des éboulis fins et infâmes qui épuisent et
chaque pas est une épreuve surtout avec plus de 2500m de dénivelée
dans les jambes. La fin à la pointe de éboulis se fait sur du
rocher plus sain mais demande là encore de l'attention. Il est 15h30
et on est enfin au col avec le Cinto en ligne de mire...
On
laisse nos sacs sur le sentier et on attaque en mode rapide cette
montée vers le point culminant de la Corse...
Motivés
on remarque des gens sur une pointe non loin du col et on y file..
Pas de chance c'est un autre sommet et en haut on remarque que le
Cinto est bien plus loin et qu'il ne se laissera pas atteindre si
facilement...
Il
va falloir descendre puis remonter, encore, et par des passages
techniques, pour enfin rejoindre le sommet à 16h20... Ouf mais que
ce fut dur depuis ce matin.. Des chocars peu sauvages attendent là
notre arrivée où nous sommes seuls, vue l'heure déjà tardive.
Quelques photos et pas mal d 'émotion. On est déjàà presque
3100m de dénivelée positif et en terrain difficile ce qui
représente déjà une belle bavante...
Retour
au col en suivant puis à une autre bocca, la bocca Crucceta avant
l'interminable descente du Tighjjetu où l'on arrive vers 19h...
13h30 de marche, 3100m de positif dans les cannes et
pour la première fois une étape triplée qui restera dans les
jambes... Quelle journée de fou...
On
dormira peu la nuit après avoir fini mes rations de pâtes lyophilisées et le lendemain le départ se fera un peu plus tard que
prévu, sur les coups de 6h...
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