Journal intime d'un pyrénéiste

Journal intime d'un pyrénéiste
"l'aventure est un engagement de l'être tout entier et sait aller chercher dans les profondeurs ce qui est resté de meilleur et d'humain en nous...." Walter Bonatti

mardi 25 février 2014

Soum de Lascours avec Lionel

Bon d'accord, je vais renier ce que j'ai dit dimanche sur nos chers retraités, retourner une fois de plus ma veste sur mes avis tranchés et ma volonté de nuire à mes aînés montagnards. Oui il m'arrive moi aussi, après des journées de 11h de boulot comme hier, d'avoir du temps pour moi, pour flâner, découvrir encore mes chères Pyrénées qui m'ont adopté il y 10ans;

Je sais c'est mal, et doublement, mais j'envie ces gens qui ont eu la chance de porter des skis avant des chaussons,  qui avaient layette North Face, un bonnet en laine certes, mais caché sous un casque profilé avec inscrit au feutre noir, par leur grand-père déjà vainqueur de l'Altitoy il y a 50 ans, un Born to ski Wild (et non pas Oscar Wilde) qui devait être jamais leur philosophie de vie.
J'aurai aimé moi aussi, enchaîner  flocons et étoiles, comme autant de médailles sur l'uniforme de ma réussite montagnarde, et grandir paisiblement en transmettant ma passion à mes enfants puis à mes petits-enfants.
Mais je ne suis pas né ici, tant pis. Pourtant malgré tout j'ai réussi moi aussi, à force d'efforts, à obtenir mes étoiles et mes flocons à coup de randonnées à ski, de sueur, de glissades, et parfois aussi de frayeurs.
Aujourd'hui je les aies toutes, ces récompenses qui font notre fierté , et je peux "enfin" skier libre et sauvage.

Une preuve de plus ce matin avec l'ami Lionel
Hier quand il m'appelle vers 16h j'ai encore le choix d'appeler les agences pour trouver du boulot. Pourtant j'ai déjà passé 9h à déménager et je n'en ai pas franchement l'envie ni la volonté. La vie n'est qu'une question de priorité...
Il me propose donc au départ le Soum de Male mais finalement vu la météo notre choix se porte sur le Lascours, jamais fait en hiver. Cabot indique 1400/1500m de D+ avec des longueurs, il n'a pas tout à fait tord!!

Départ à 8H45 de Hautacam pour remonter à pied une piste bleue. Arrivé en haut du tire fesse on rejoint par une traversée à flanc puis une descente le lac d'Isaby ( et même légèrement plus bas). Là on met les peaux, la course peut commencer.
On remonte un premier verrou puis un deuxième col vers 1900m avant d'arriver dans le vallon de la Grande Estibère. La neige est bien dure mais avec les couteaux pas de souci.
On  remonte donc ce vallon  sans se poser trop de question en contournant la Pène Lounque avant d'attaquer la montée finale au col. Là c'est le paradis on est seul dans un vallon, quel pied.

La montée se passe bien sur des pentes qui peu à peu se redressent jusqu'à atteindre 35° sur le haut. Là , la neige dure laisse la place à de la glace juste sous le col vers 2450m. Impossible de passer en couteaux , même pour Lionel.
Manœuvre très délicate donc pour cramponner pleine pente... tout s'apprend ... Exercice qui m'inspirera le dicton du jour:
" Si ça brille et que c'est raide, y'a que les crampons qui t'aident"... A bon entendeur!!


Après le col la neige redevient bonne Lionel rechaussant même les skis pour atteindre le sommet.
Petite pause en haut, mais ça souffle alors on ne s'attarde pas trop;

On commence la descente moi tjs en crampons et Lionel en ski jusqu'au col. Là je remarque qu'à droite en regardant vers le bas, la neige est meilleure et finalement Lionel n'aura même pas à cramponner...

Petite pause déjeuner avant de reprendre sur une neige dure mais agréable à skier, neige devenant même même très bonne au dessus du lac....
Au lac, rebelote on rephoque pour arriver à un télésiège. Je me sens particulièrement bien et cette remontée passe nickel. De ce télésiège, on enlève les peaux pour arriver, par une traversée au premier télésiège de départ. Deux virages et on est à la voiture, il est 13H30 pour quasiment 1500m de D+.

Une superbe course donc encore qui prépare bien le Néouvielle de ce we....



























dimanche 23 février 2014

pic de Ballonque avec Yannick

Alors cette journée là il ne fallait pas la rater;
Depuis le début de saison on ne peut pas franchement dire que le soleil est là. Des fois, en semaine, quand je bosse il apparait, juste pour me faire éructer des jurons infames, quand je pense à ces jeunes retraités bien en forme, qui eux peuvent profiter du beau temps et de la neige pas si mauvaise que ça.
Mais là pour une fois, notre ami l'astre solaire a eu la bonne idée de sortir un dimanche, juste pour nous rappeler, à nous, pauvres travailleurs, qu'il existe encore, histoire de le regretter un peu plus quand la pluie reviendra la semaine prochaine.
Alors tout schuss je sors "enfin" mes belles lunettes noires façon Ardison en moins drogué et qui n'ont pas encore beaucoup servies et je vais à l'encontre de ce ciel bleu, bien présent; pour une fois même  Météo France l'avait annoncé ( mais avec du vent à 80kms/h alors qu'on n'a rien eu, fallait pas pousser !!!).

Départ donc avec Yannick peu avant 10h d'Artigues direction le vallon d'Arizes. Là c'est sec mais alors... On dirait même que ça n'a jamais vu la neige. Incrédule je me dis que 50m plus haut on va chausser... Effectivement on mettra les skis à...1500m. Les boules, j'ai mal choisi la course.
Là je remarque des traces de descente et si ça descend c'est que ça doit monter. On attaque donc un mur raide (un bon 35°) et je fais la trace pour une fois ( vachement fier le .Lolo!!) puis le vallon s'ouvre.
Là c'est plus enneigé vers le Ballonque vers la Pène Lounque, notre objectif. On suit donc les traces qui se dirigent vers la gauche. Yannick, très vite semble fatigué, et me dis de poursuivre seul. Vers 1850m je file donc vers le Ballonque sur une bonne neige, sommet que j'atteint vers midi. Là petite pause déjeuner et je vois arriver plusieurs groupes de skieurs et de raquettistes.

Vers 12H30 j'attaque la descente sur une neige excellente bien qu'un peu dure au début, et retrouve Yannick qui m'attend plus bas.
La fin se fera ski sur le sac. Mais une bien belle journée qu'il ne fallait pas rater!!














dimanche 16 février 2014

Soum de la Yègue avec Lionel et Clem

Encore une belle sortie aujourd'hui et pourtant ça n'était pas gagné.
Au fil de la semaine la météo de dimanche s'est dégradée passant de beau temps à neige ce matin. Autant que quand en me levant, je regarde le ciel nuageux de Tarbes et les prévisions annonçant de la neige sur Cauterets, je ne suis pas optimiste.
Mais j'ai trop envie de sortie et la sortie est programmée alors je file à Lourdes retrouver mes deux acolytes du jour.

Au départ du Lys, si c'est tout pelé versant Sud laissant apparentes les avalanches comme des veines blanches sur la terre noire qui apparaît peu à peu, le temps lui est à peine nuageux, avec même quelques trouées de ciel bleu. Mon insistance à faire sortir Lionel semble donc avoir payé. On remonte le vallon d'Ilhéou tranquille, en passant ensuite versant Nord lui aussi traversé par de nombreuses coulées. Arrive enfin le passage clé de la rando vers 1650m, la montée au verrou. La neige est assez dure, les convertions serrées mais à ma grande surprise ça monte assez bien.  Petite pause en haut mais pas le temps de trainer , les nuages nous suivent et sont plus rapides que nous.
On remonte donc le Gangue de Nets, le vallon, tout immaculé d'une neige fraiche et sans trace. c'est sublime.
Quelques convertions  bien placées ensuite et on arrive, skis au pieds au sommet à 2295m, avant midi.

Mais pas le temps de trainer, les nuages sont là aussi. On attaque donc la descente sur une neige douce et soyeuse , un pur régal. Au verrou elle est plus dur mais très bonne à skier quand même. Par une traversée on retrouve enfin la voiture vers 12H30 soient à peine 3H30 après le départ.

A ma grande surprise une très belle rando placée sous le signe du "coup de talon"  avec une météo qui a tenu quasiment tout le temps et une neige vraiment excellente à skier.
A refaire donc. On dit quoi Lionel?