Journal intime d'un pyrénéiste

Journal intime d'un pyrénéiste
"l'aventure est un engagement de l'être tout entier et sait aller chercher dans les profondeurs ce qui est resté de meilleur et d'humain en nous...." Walter Bonatti

vendredi 22 juillet 2011

Le grand départ

Ca y est le grand jour est arrivé, celui du départ pour l'inconnu, celui du début du rêve et sans doute des cauchemards. Plus moyen , à l'heure où je tape, machinalement ces lignes, de reculer, de se trouver une excuse bidon pour faire demi-tour. Le sac est fait, depuis hier, un moyen sans doute de se rassurer et pourtant si Benoit a si bien planifié le parcours, les ravitaillements, les bivouacs, on commence une aventure où tout est à découvrir et où rien n'est encore écrit.

J'y vais pour voir, cette montagne que j'aime tant, j'y vais pour rencontrer, ces gens avec qui j'apprecie tant de parler, j'y vais pour me retrouver, moi seul face à mes pensées et à mes trente et unes années, j'y vais aussi car je ne sais ce que je vais en retirer. La souffrance, pour se dépasser, la liberté, celle de savoir que l'on peut partir pendant un mois avec 15kgs sur le dos, et que rien ne va vous manquer. J'y vais pour échapper de cette société où tout est planifié, calculé, j'y vais pour me déconnecter du temps moi qui le suis déjà si souvent...

J'y vais pour pouvoir en parler, me dire que je l'ai fait et raconter, me faire des souvenirs, savoir que je n'ai pas tout raté, comprendre la futilité de la vie dans ce monde où le manque n'a été crée de toute pièce que par la société de consommation

J'y vais sans savoir où je vais et finalement c'est peut-être ça le principal interêt de ma TRAVERSEE

dimanche 17 juillet 2011

Pic d'Estibe Aüte avec Delphine

Ayant pour projet de faire une voie avec jean-Michel ce samedi pour ma dernière sortie avant le grand départ, ce dernier me prévient finalement de son indisponibilité. Je me mets donc à la recherche d'un partenaire pour ma sortie du jour

C'est finalement Delphine, une charmante jeune et très jolie (ce qui ne gache rien) paloise de 24ans qui me contacte grace au site C2C.
J'ai plusieuyrs projets en tête, le Crabounouse par exemple, mais on décide de partir sur le Pic d'estibe Aüte fait par Nieve deux jours avant

Départ donc de la Fruitière vers 8h et après une heure d'approche on prend , au niveau de deux gros cairns une sente qui file sur la droite, droit dans la pente. C'est raide mais ça monte bien et vers 10H30 on est aux lacs. A ma grande surprise on n'est pas seuls et oui Estibe Aüte c'est plus fréquenté qu'il n'y parait

Petite pause au lac puis direction le col d'Estibe Aüte à 2622m. On traverse entre les deux lacs avant de contourner le grand par la droite pour se retrouver dans des blocs qui heureusement ne bougent pas trop.
Le col en vue, le cheminement se fait ensuite sur des pelouses herbeuses .

Au col on croise un palois trè sympa avec qui on lance la discussion. Il reviens du pic et apparement c'est assez raide, il a mis 40mn pour descendre. Je sonde Delphine elle ne le sens pas trop mais moi si par contre. Je décide donc de partir seul vers le sommet en essayant de mettre les gaz pour que Delphine ne m'attende pas trop.

Le cheminement vers le pic n'est pas difficile. Le départ se fait quasiment à flanc versant Ouest de la crête, encore très large et sans danger. Il faut ensuite remonter sur le fil de la crête jusqu'à l'avant-sommet à 2799m qui ne se grimpe pas. Un peu avant il faut, et c'est la seule difficulté du parcours, désescalader et prendre une vire un peu expo, toujours versant Ouest . La remontée sur le pic d'Estibe Aüte se fait toujours sur ce versant avec une petite cheminée à passer pour rejoindre la croix en bois , original cairn sommital.

La vue est superbe du sommet. la face Nord du Vignemale, les lacs d'estibe Aüte bien sûr, Labas et Sède, Bala et tant d'autres. je prends quelques photos du sommet mais ne m'attarde pas et redescend comme je suis monté c'est à dire à un bon rythme.
retour au col à 12H25 finalement il ne m'aura fallu que 30mn pour faire l'aller retour sur la crête avec la pause photos et en me perdant deux fois (remontée chaude au retour au niveau de l'avant sommet pour retrouver les cairns).

Descente ensuite tranquille jusqu'au lacs puis vers le sentier d'estom. Là on recroise Daniel et on lui son bob laissé au sommet. On descendra ensuite ensemble jusqu'à la voiture avant de boire un pot à l'hotellerie.
On rentre ensuite dans la foulée avec Delphine

Une très belle rando donc et une non moins charmante rencontre, l'avenir dira si c'est notre dernière rando ensemble



plus de photos ici

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jeudi 14 juillet 2011

Garmo Négro, Algas et Argalas avec Flo

Rando du jour avec Flo
Départ à 6H45 direction le Garmo Négro. Montée régulière en 3h au sommet que l'on atteint à 9H45. pause au sommet où les nuages nous gachent un peu la vue. Pause d'une demi heure au sommet avant de retourner au col par la crête que l'on suit jusqu'à l'Algas Nord (3031m) puis l'Algas toujours pleine crête. Là au lieu de prendre le sentier en contrebas je propose à Flo de suivre toujours la crête pour uin sommet tertiaire :)
Retour ensuite sur le sentier direction l'Argalas
Un pas d'escalade vers 3000m évitable par la droite avant de récupérer un sentier sur des éboulis , qui monte au sommet.
Sommet vers 11H30 puis grosse pause bouffe et dodo avant de repartir.

On coupe direct sous l'Argalas sur un terrain à isard pour récupérer le sentier plus loin. On prend ensuite le sentier direct pour rentrer aux banos à 14H30... après 3 "3000" quand même







Plus de photos ici*

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dimanche 10 juillet 2011

face Est du Ramougn avec Jean-Michel

Sortie du jour aujourd'hui avec Jean-Michel
Partis pour faire l'enchainement Ferbos -3 Conseillers on décolle à 6H40 de Cap de Long mine de rien ça fait lever à 4h encore!!!!
On attaque donc le sentier qui longe à flanc le lac et monte d'abord vers le Pas du Chat puis vers le départ de la Ferbos. Mais le vent est fort et au bout une heure et quart on décide avec Jm de ne pas faire l'enchainement trop long et soumi au vent. Jean-Michel propose alors la face Est du RAMOUGN un pic que je n'ai jamais fait. La face Est ça n'est pas dur du AD- sans doute peut-être Ad et court la voie faisant 120m. On retourne donc au Pas du Gat puis direction la face droit devant nous. Le cheminement se fait sur des gros blocs en longeant la crête des Laquettes

Vers 10h enfin on est au pied de la voie. On s'encorde et c'est parti. Comme d'habitude avec Jean-Michel je m'attends à partir en second sauf qu'aujourd'hui il n'est pas en forme et c'est moi qui attaque en tête.

La voie remonte une cheminée centrale avant de partir sur la droite pour finir par une seconde cheminée qui mène à l'avant sommet Est

La première longueur est assez raide un bon III sup et la deuxième remonte elle aussi la cheminée. Le premier relai se fait sur sangle à un bloc à droite de la cheminée. Puis retour dans la cheminée plus facile pour un deuxième relai dedans avant de partir sur la droite. Au départ c'est facile puis il faut franchir un bloc un peu plus raide . On arrive alors à la deuxième cheminée, plus facile que la première qu'il faut remonter pour arriver à l'avant sommet Est du Ramougn. De là on rejoint facilement le vrai sommet en coupant le couloir de la première cheminée

On sort la voie en 1H20 pas mal sachant que j'ai beaucoup galéré au départ en avalant la corde avec une demi-cab. Les longueurs suivantes j'assure JM à l'épaule et ça va plus vite. Bonne pause au sommet et départ pour la descente vers 12H15.

Jm décide de relayer sur sangle par sécurité. Effectivement si la cotation de la Voie Normale du sommet est PD c'est quand même expo . On prend donc notre temps tirant même au niveau de la brèche un rappel sur des cordelettes (en fait il y en a d'autres un peu plus haut).

Finalement vers 14h on est sur le glacier ou ce qu'il en reste, direction la brèche du Barris à 2439m . Cheminement assez fatiguant sur des blocs puis passage à flanc pour rejoindre à nouveau le Pas du Gat.
Descente ensuite vers cap de Long et retour au lac, il est 16H15 et encore une bien belle course!!!!

Une journée sous le signe de l'apprentissage et des premières pour moi. Première AD (AD- OK, hihi)en tête et premier rappel tiré tout seul... et oui j'apprends petit à petit!!!







Plus de photos ici

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samedi 9 juillet 2011

Petit gabizos: la chute, l'hélico et l'enfer

Sortie du jour avec Dimitri
Parti hier vers 16h30 pour faire le Petit Gabizos qui offre un très beau panorama et une montée pas facile. En plus il fait lui aussi parti des 100 de Verron.Comme le Méchant, sauf qu'à la différence du Méchant tout ne s'est pas forcément très bien passé cette fois-ci

Hier donc vers 18h on attaque le sentier raide qui mène à la cabane de Larue que l'on atteint en une heure juste. Très beau petit panorama depuis la cabane et en plus on est seul. On s'installe donc histoire de manger un bout et au lit, avec les poules à 20H30.

Samedi debout à 5h direction le Petit Gabizos. On attaque très vite les pentes en éboulis qui mènent au col du Pourtet . C'est exténuant mais au bout d'une grosse heure on bifurque à gauche vers la vire qui mène à la brèche Edward. Brèche vers 7h . De là il faut prendre versant Est puis remonter pleine crête pour escalader des dalles faciles avant d'arriver au sommet à 7H15. Très beau panorama, pause photo avant de redescendre. Après les dalles on descend trop sous la brèche que l'on retrouve finalement.

De la brèche on descend la vire . A un moment donné je veux prendre tout droit pleine pente pour rejoindre les éboulis. Dimitri lui choisi l'option sentier. Je l'attends 10Mn avant de l'appeler . Il est 30m plus haut et a finalement pris mon option. Vers 8H15 je vois un ENORME bloc partir. J'appelle encore "Dimitri ça va?" "Non je suis blessé". Je remonte le voir et le découvre en sang. Il est gravement touché. Des plaies ouvertes aux deux genoux et au coude (mais on ne le voit pas encore)le ventre et le genou gauche encore traumatisé. Je l'aide à rejoindre les éboulis dégagés et file appelé les secours. Dimitri me passe son téléphone que je perds dans la descente. Je cours dans les éboulis, en prenant tous les risques, appelle en même temps mais ça ne capte pas. A la cabane de Larue toujours pas de réseau puis je descends encore. Sous la cabane je me trompe de sentier et me retrouve sur des pentes herbeuses très expos. Je glisse , me retiens aux herbes reglisse avant de retrouver le sentier. J'arrive à la route épuisé, arrête un couple de vieux mais toujours pas de réseau. Je cours à la voiture monte au Soulor avant d'appeler les secours dans un restaurant.

Ca y est les secours sont partis mais tout n'est pas fini pour moi. J'ai mal compris le PGHM et comprends qu'ils ne vont pas hélitroyer les sacs. Je repars donc direction la cabane de Larue atteint en 40mn puis le couloir d'éboulis. Je cherche le portable mais rien je suis exténué. Vers 2400m je m'apperçois qu'il n'y a plus les sacs. Je suis blasé.
Je viens de me taper 1000m de D+ en 1H25 en plus pour rien; je me pose sur les éboulis, je suis à bout de force. Je n'ai rien mangé depuis 5h et il est 11H et avec ces émotions je craque . Je dois encore faire cette descente réalisée deux heures plus tot. Plus prudemment cette fois je croise vers 2300m un randonneur qui m'explique qu'il y a eu un mort ici. Je comprends...

Arrivée à la cabane de Larue où l'on avait laissé les duvets, les mousses, la tente et la bouffe. Je récupère tout ça, en accrochant les duvets à mon pantalon et portant le reste. Descente longue jusqu'à la route où j'arrive à 12H30. Je repars en voiture

Sur la descente du Soulor je rappelle le PGHM pour avoir des nouvelles. Ils me confirment que Dimitri va bien et que les sacs ont été hélitoyés. Ironiquement et pensant faire de l'humour il me sort quand je lui dis que je viens de me taper 1000m de D+ pour rien "ah beh vous avez travaillé le foncier"

J'ai juste à ce moment là envie de lui dire que demain je dois me lever à 4h pour faire l'enchainement "Ferbos-3 Conseillers", que je suis maçon et que je me lève tous les jours à 4H30 et que le foncier je m'en tape (et en plus je l'ai) , mais que ce dont j'ai besoin c'est de REPOS. Mais bon devant leur boulot je les félicite quand même. Je file à l'hopital service urgences pour voir Dimitri mais il est toujours aux soins. Je rentre un peu puis le vois enfin. Vers 15H30 il sort et on file chez moi. Ce soir je le racompagne à l'hosto pour un caillou dans l'oeil et il devrait rentrer, avec 17 points de sutures aux genoux et au coude... Pas cool la dure vie de montagnard, il parait que ça s'appelle l'expérience mais putain on aimerait bien s'en passer des fois

photos ici

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