Journal intime d'un pyrénéiste

Journal intime d'un pyrénéiste
"l'aventure est un engagement de l'être tout entier et sait aller chercher dans les profondeurs ce qui est resté de meilleur et d'humain en nous...." Walter Bonatti

mardi 26 octobre 2010

La série noire continue

"Y'a toujours plus que le fond" disait un ami poète décédé le 10 janvier de cette année. lui savait de quoi il parlait, toxico puis sidaique , voleur puis poète et chanteur, il avait vécu l'enfer sans jamais se douter que ce qui viendrait serait pire encore. il en avait fait des tableaux puis des chanson, mon beau Mano. Moi je n'ai plus la force d'écrire.
La série noire continue donc pour moi aussi mais avec la crainte constante de savoir jusqu'où elle va aller.
Le 16 Septembre donc j'ai reçu malettre de licenciement. Le 17 ma voiture lachait. Puis j'ai du déménager même si je dors toujours à Juillan.
Il y a une semaine ma mère se faisait opérer d'une hernie, un grosse boule de 6cm de pus à enlever.Le nombril y était resté et la récipération difficile pour ma mère déjà victime d' AVC il y a 5ans, failble et hésitante.
Hier donc ils ont analysé ce "pus" qui en fait était un une tumeur maligne. En clair quand mon père m'a appelé sur les coups de 20h c'était pour m'anoncer que ma mère souffrait d'un CANCER, un lymphome.

Il lui reste 6 mois de chimio, chose insurmontable pour elle, et moi je sais qu'elle a très peu de chance de s'en sortir. Hier soir donc, seul dans mon lit j'ai pleuré pour la première fois depuis des années, en maudissant le satané gourou qui m'avait envouté.

Ce matin ,en rangeant mes affaires , car à cause que la venue du beau-père j'étais obligé de manger à l'appart; ce matin donc je vois ma vitre ouverte. J'essaye de la réparer et elle tombe. Impossible de la remonter, pire en essayant de la tirer elle se brise en mille morceaux. Je me retrouve donc comme un con, vitre cassée par 0° avec l'impossibilité de laisser la voiture et donc d'aller manger chez moi. Je me retrouve donc avec la voiture cassée et ouverte...
Pire j'avais prévu d'aller voir mes parents et je suis obligé de rester à Juillan, mais sachant que mon beau-père adoré doit passer, sans possibilé d'aller nulle part.

J'ai vécu une année 2009 exceptionnelle, mais j'aimerai juste que 2010 s'arrête ... et vite j'en ai vraiment assez

dimanche 24 octobre 2010

Pourquoi je grimpe?

*Parceque l'on m'a posé la question
*Parceque ce blog est lu et qu'il faut se justifier auprès des moralisateurs et des bien-pensants même de ce qui semble le plus naturel au monde
*Parceque grimper sans but c'est apparement mal et immoral
*Parcequ'il faut intellectualiser ce qui relève du corps et du bien-être intérieur donc en somme le strict opposé d'une reflexion sur un aboutissant un but ou une quête
*parcequ'en écrivant cela j'espère répondre de façon élégante à la pseudo-alpiniste, poudre de perlinpinpin pour montagnard amateur, qui en met plein la vue mais qui retombe tel un soufflé raté préparé par un aspirant cuisinier "d'un diner presque parfait"
*Parceque des gens ont osé parler pour moi et penser MA montagne

Moi je me contrefous de savoir pourquoi ou après quoi je cours, si c'est par manque ou par amour , mais je me plie à l'exercice avec l'honnêté d'un novice

Car durant une semaine j'ai été trainé dans la boue par des moralisateurs de clavier dont le courage n'avait d'égal que l'ignorance des faits. J'ai été traité de tout par des opportunistes démagogiques aux propos éculés et aux théories simplistes. Alors pour que cesse la médiocrité voici ma réponse à la question posée

JE VAIS EN MONTAGNE PARCEQUE CA ME PLAIT

Toi qui aime tant les chiffres je te passerai donc une quantification du plaisir basée sur les analyses de dopamine que mes neurotransmetteurs recoivent à chaque sortie, je t'épargne le calcul de l'adrénaline qui circule dans mes veines à chaque décamètre escaladé, à chaque kilomètre couru. J'oublie aussi les heures (et je sais que tu n'aimes les durées ni les temps) à rire, mais aussi parfois à souffrir ou à trembler, les litres de demi, les décalitres de coca, les minutes où l'on croit que tout est fini, la seconde où l'on revit.

Bref je t'épargne tout car la montagne c'est MA VIE et que les gens avec qui je l'ai partagée sont maintenant mes amis.

Il y a eu un Professuer et un père, quelques imposteurs et des grands frères. Moi ce sont mes souvenirs, gravés dans mon esprit, le récit du papet à son petit-fils des instants qui ont fait mon histoire, la meilleure et la pire.

J'ai vécu plus en 6 ans que beaucoup en 30 et je continuerai à vivre encore, PASSIONNEMENT en emmerdant ROYALEMENT ceux qui pensent autrement.

dimanche 17 octobre 2010

Aneto encore raté et grosse colère



Parceque ce blog est un espace qui m'appartient, que j'y dit les choses des choses personnelles, qui à ce titre me sont propre, image d'une journée, d'un instant, récit d'une aventure ou esquisse d'un sentiment. Parceque ce blog m'appartient je vais raconter avec mes mots et ma colère journée d'hier et de ce matin.


Depuis une semaine j'essaye d'organiser une sortie à l'Aneto, avec une météo au départ très favorable. au départ cette course était prévue depuis l'Hospice de France avec des temps de marche annoncé par l'un de mes équipiers hallucinants : 3h de l'hospice au refuge et 4h du refuge au sommet (facile comme ça!!!).

Finalement, on décide de paertir d'Espagne
Mais le temps est changeant et samedi les dernières prévissions sont pessimistes. Je contacte mes deux équipiers avec la ferme idée de ne pas faire la course (ou d'aller moins loin), qui resteront des équipiers d'un jour, eux veulent maintenir.
L'Aneto, bien que peu technique, ça n'est pas une course anodine. Du haut de ses 3404m c'est avant tout de la haute montagne. Fin Octobre avec des conditions hivernales, c'est de l'alpinisme.
Le temps annoncé c'est neige et sur Pteam beaucoup nous demandent de renoncer. Pourquoi continuer alors. L'expérience c'est pas seulement prendre des buts comme aujourd'hui c'est aussi savoir écouter les autres et ça il y en a un qui ferait mieux d'en prendre de la graine.

Arrivé donc à Bénasque à 17h après s'être perdu on arrive donc au refuge. D'un commun accord on décide d'y dormir la nuit étant fraiche.
Le soir il commence à neiger et ce matin au lever il y a 2cm sur le sol. Mais bon on continue, normal quoi. *

De nuit personne ne connait le chemin. Fabrice a programmé un cap sur sa boussole, car il est plus facile de suivre un N200 que des cairns ou des traces et puis c'est plus direct. Très vite le verglas apparait sous la neige fraiche. Moi devant je galère à essayer de suivre la trace d'un groupe parti un peu avant et les cairns disséminés ça et là. Mais le verglas complique tout. Impossible de cramponner sur les rocher et tout glisse. En plus le temps devient mauvais et les n uages arrivent.
A 6H30 après 50mn de marche et 250m de D+ avalés j'en ai raz le cul et jette l'éponge. Derrière aucune initiative, "On fait quoi...".

Idée lunineuse on attend lever du jour, sachant que le verglas ne fondra pas et que ça signifie juste une heure par -5° à se rouler les pouces et attendre ... de mourir de froid. Moi j'explose, mais intérieurement juste et décide de descendre. Bien évidemement les autres suivent....

A 7h30 après une heure de descente pour 250m de D- on retrouve le refuge; là il neige toujours . Pause café et retour à la voiture à 9H

9h15 on rentre pour arriver vers 11H45 au parking de Montréjeau.

Episode ultime: je me suis donc tapé 6h de route avec ma voiture pour une rando que j'aurais voulu annuler. Et là Pierre me file "5 €" et fabrice... rien du tout. Après tout il paye 30cnetimes du km au CAF c'est pas lacher 2€ aujourd'hui. Sarcastique et à peine pour lui qui a voulu absolument faire cette PUTAIN de rando alors qu'il n'avait ni le niveau ni l'expérience qui l'aurait poussé à renancer. Pire il fut incapable d'écouter des "sous-entendu" de renoncement sauf quand j'en ai eu marre et que j'ai tout arrêté.

Moi en un mois j'ai perdu mon boulot, du acheter une voiture et me retrouver un appart. Je ne suis pas radin mais cette sortie m'a couté minimum 70€ dont 45 en essence . Et même pas un centime.

Alors la prochine fois, je partirai SEUL, de l'Hospice de France, je ne trainerai personne et pour mes randos je choiserai mes équipiers. Et y'en a un qui ne randonnera plus avec moi c'est sûr.

Putain de journée

L'expérience pour moi aussi mais pas la bonne

dimanche 10 octobre 2010

Picos de Vallibierna

Petite rando hier mais grosse journée encore en compagnie de Jean, un solide ariégeois de 35ans, prof de ski, alpiniste et grimpeur , autant dire un client. Rencontré sur Pteam, comme beaucoup de mes partenaires de rando il me propose un petit tour en Espagne, vers le village d’Aneto. Nouvellement disponible pour cause de refus de CDI, je saute sur l’occasion pour découvrir un coin que je ne connais pas encore et faire deux sommets, les PICOS DE VALLIBIERNA, plus exactement un sommet bicéphale (3062m et 3067m) défendus par le fameux « Passo del Caballo ».

Départ matinal et rendez-vous à 5h à Montréjeau. A 6h30 on est au lac de Llausset et on attaque à 6h38. Autant dire que mi-octobre il fait encore nuit noire et la frontale est indispensable. Mais le chemin est évident. Il contourne le lac par la droite en passant d’abord sous un paravalanche et en suivant le GR11. Il faut une grosse demi-heure pour arriver à la passerelle, en fait un bout de bois et deux grilles posées sur le Riu. Le chemin est ensuite plus raide et au bout de 15mn environ on atteint une bifurcation bien marquée par un panneau. Soit on part à droite pour faire les Pics en suivant le GR11 soit on passe par le col de Llausset. C’est notre option. La montée se fait sur un sentier bien cairné, d’abord avec le riu main gauche puis main droite, et se dirige vers le col au fond à droite. A notre droite d’ailleurs, s’érige une muraille constituée par les VALLIBIERNA. Avant le col le terrain change un peu et devient plus schisteux. Le sentier aussi de redresse en restant dans le raisonnable. En 1h30 on est au col et on prend pied sur la crête. Très vite les cairns se perdent dans la crête on fait fausse route en prenant un pas de II sup bien expo qui nous permet de retrouver l’itinéraire plus à gauche. Ensuite il suffit de suivre les cairns en louvoyant sur la crête plutôt versant lac . Après une dernière montée arrivée au premier pic marqué seulement par une grosse pierre verticale. Puis il faut ensuite remonter un pas de II avant d’arriver au fameux « PASSO DELCABALLO ». Ce pas il est plus impressionnant que dangereux et peux d’ailleurs s’éviter en passant sur la droite . Versant Aneto c’est une pente à 65° dont on ne voit pas le bout. Versant Llausset c’est « juste » du 80° sur 15m et du 45° ensuite. Autant dire qu’en cas de chute mieux vaut basculer sur la droite. Nous on a prit la corde alors on la sort. Un anneau, au début du pas puis un clou à mi chemin nous permet d’ailleurs de s’assurer sans danger. On s’encorde donc et c’est parti; Très facile ça fait un peu mal aux fesses mais ça passe très bien. Une cheminée et c’est gagné. On est au Pic à 9h15 marqué par cairn avec 2 bâtons La vue sur la face sud de l’Aneto est superbe de même que celle sur les 3000 du luchonnais, du Perdiguère au Lézat. Plus à droite l’Ariège jusqu’au le Montcalm.

Après 15mn de pause on repart mais sans faire la boucle. Cette fois on évite le « Pas du Cheval » . Puis peu avant le premier sommet Jean a une idée tirer tout droit pour rejoindre le sentier menant au col. Et là c’est « très, très » raide. Et en trail ça accroche pas beaucoup. Autant dire que c’est un peu la galère. Mais bon après quelques chutes sur les fesses, on retrouve le sentier.

Là je propose à Jean, qui veut se mettre au trail, d’accélérer un peu. Il le fera jusqu’à la voiture que l’on atteint à 10h45, après deux 3000 de plus un pas amusant et la découverte d’un coin sympa avec une superbe vue, assez originale sur l’Aneto. A refaire donc.


Arrivé à 13h30 à Tarbes j'enchaine ensuite 2h30 de foot avec les copains, quelle journée donc!

mercredi 6 octobre 2010

Pibeste, 82ème mais le coeur n'y est pas



De retour du Pibeste je pourrais parler de cette montée chaude et intense , de la douleur de mes cuisses, de la sueur , du combat et de la souffrance . Je pourrais évoquer la beauté de ce dome futile , cette vue quasi unique parmi mille, qui fait de ce modeste sommet, un des plus grand des Pyrénées. Je pourrais raconter MON PIBESTE, celui que j'ai fait, 80 fois et le reste, qui m'a fait tant souffrir mais qui me procure, à chaque montée le plus intense des plaisirs.
J'en parlerai des heures, de cet avre qui est le mien, de ce palais dont je suis le roi, mais aujourd'hui je n'ai envie de rien et surtout pas de ça.

Hier j'ai discuté avec elle de moi et de mon officielle, et j'ai eu plus mal que lors de tous mes Pibestes. Hier j'ai tchatté de ce qu'il me reste, un coeur allumé mais qui éclaire le mauvais coté, une passion et un désespoir et le constat alarmant d'un être qui ne veut plus croire. Je connais par coeur ces sautes d'amour, je les ai vécues cent fois, s'emporter une semaine, parfois un jour, pour au fond se fuir, soi.Parler de moi et d'elle, avec elle, à mots couverts comme des murmures, lui faire comprendre qu'elle est l'ESSENTIEL, sans s'avouer, quelle torture.

Enfin aujourd'hui on m'a proposé un nouveau CDI et je dois dire oui. Après l'échec du Leclerc, la haine, la colère, la ire, maintenant je dois accepter pire.

La vie est jalonnée d'épreuves comme autant de défis pour pouvoir faire ses preuves. Des moments où l'on est détruit, et où l'on se teste, mais si la vie est à ce prix moi je ne veux plus souffrir qu'au Pibeste

dimanche 3 octobre 2010

Pic des Isardères et vallon du Pouey Trenous












Rando du jour, le vallon de Pouey Trenous avec Dimitri et JB.
Ce vallon là il est mythique pour les pyénéneistes: très peu de topos, un vallon encaissé accessible seulement par un sentier très raide et caché coté Wallon et par une montée longue et exténuante coté lacs de Chabarrous. Pour moi c'est un peu la vallée des dinosaures que l'on voit dans les films, un avre de paix caché et mystérieux où le temps semble s'être arrêté. Alors je voulais absolument y aller.
L'occasion était donc trop belle pour passer à coté

Départ donc du Pont d'ESPAGNE à 7h25 où après avec attendu Xav on décide de partir sans lui. Montée assez vite et en 50mn on atteint le départ du vallon. Là ça monte raide et après 25mn on atteint vers 2000m le vallon à proprement parlé. Et déjà le vent commence à souffler fort... et ça ne va pas s'arrêter. Le vallon se dévoile, superbe et après avoir suivi le cours d'eau on part sur la gauche vers 2170m en suivant des cairns. Il faut franchir une barre que l'on devine sur la gauche et ça monte assez raide. Enfin on arrive au dessus de la barre. On passe ensuite à gauche de la moraine en suivant les cairns , sur des blocs énormes. Là très peu de cairns et cheminement à l'oeil. A gauche au fond une brèche et quelqu'un dessus. Moi je me dis que c'est là . Or la brèche du Peyrot est plus à droite, et c'est un groupe qui en descend qui nous montrera le chemin... En les croisant ils nous disent que le vent est à 100km/h en rafales, et que ça couche un homme.

Finalement on arrive à la brèche sans trop de difficulté, et surprise sans trop de vent. Dimitri et Jb hésitent à faire le pic à coté, moi je profite d'une accalmie pour le faire en 10mn. 2 pas d'escalade faciles dont un entre l'avant sommet et le sommet , évitable en passant versant Chabarrous, et c'est le sommet du Pic des Isardères. Là vue énorme sur la face Nord du Vignemale et les Chabarrous. Mais les autres attendent alors je redescends vite.

11h30 retour à la brèche et là on sent les 100km/h et en plus c'est très raide. On fait attention et on arrive au lac supérieur des Chabarrous, puis au lac inférieur. Là c'est l'HALLU totale, de la houle et des moutons sur le lac comme en pleine mer!!!! Pire, le ruisseau qui coule "retourné " littéralement et qui nous arrosait alors qu'on était au dessus!!!!
Descente donc et on rejoint la voie normale qui revient du refuge des Oulettes de Gaube. Pause déjeuner puis retour rapide pour être à 14h30 à la voiture...

En tout 21kms d'après le relevé GPS de JB en 7h avec les pauses, une bonne journée, et la découverte d'un secteur que je ne connaissais pas mais où je reviendrai sans aucun doute!!!