Journal intime d'un pyrénéiste

Journal intime d'un pyrénéiste
"l'aventure est un engagement de l'être tout entier et sait aller chercher dans les profondeurs ce qui est resté de meilleur et d'humain en nous...." Walter Bonatti

dimanche 26 août 2012

Enchaînement Ferbos-3 Conseillers

"Petite" sortie aujourd'hui avec Jean-Michel...
Départ à 6H30 du parking de Cap de Long direction la Ferbos et sa fissure de départ. Rien de particulier à dire mais on arrive au pied de l'arrête vers 8H15. Le temps de s'équiper et on commence la grimpe vers 8H30. La fissure se prend bien sur son bord gauche et après un relai intermédiare Jean-Michel atteint le fil de la crête.
La suite 3H de plaisir sur cette crête que je n'avais jamais faite , sans grosse difficulté technique mais où il faut quand même rester vigilant. Vers 11H30 on est au sommet du pic des 3 Conseillers. Petite pause repas et on desend à la brèche du Néouvielle. Devant nous deux cordées se sont engagées on attend donc un peu avant de se lancer. Cette fois c'est Jean-Michel qui attaque... Il y a 4 ans ça avait été notre première course d'alpi ensemble, il avait tout fait en tête. Mais depuis j'ai un peu plus d'expérience et , comme sur la Ferbos, on fera tout en réversible. Malgré tout on atteint le pic du Néouvielle vers 14H où l'on retrouve la très sympathique cordée d'espagnols qui nous précédait. Une discussion fort agréable s'engage.

Retour ensuite peu avant 15H par la VN du Néouvielle, puis la brèche de Barris et le pas cdu Gat avant de retrouver la voiture vers 17H30. Une sacrée course encore!!!!

 
 









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samedi 25 août 2012

Alpes: A tire d'Ailefroide D+/TD- (6a/ 5c max; 250m)

22/8:
Petite journée escalade en falaise aujourd'hui à Ailefroide pour retrouver le caillou. Réveil pas matinal du tout, après notre journée d'hier on a encore besoin de récupérer. Après un bon p'tit dej' on se prépare pour aller voir de plus près ces falaises qui nous entourent.
Nico a hier repéré un secteur qui pourrait etre intéressant, celui de la fissure d'Ailefroide. Alors on file y faire un saut. Après 5mn de recherches on le trouve enfin avec à gauche d'un dièdre ses voies en 3/4 et à droite celles en 5/5+. Là première surprise pour moi c'est de la dalle bien sur les pieds et moi j'aime pas la dalle!!!
 Nico attaque par une petite voie en 5 qu'il sort très facilement . Je le suis mais déchante vite. Comme de la dalle granitique c'est tout en pied et très fin. Pour moi qui aime les grosses prises de main c'est pas gagné d'autant que mes chaussons vivent leur dernières heures après un pied droit plus adhérent du tout. Je la sors quand meme mais mon moral en prend un sacré coup et comme le physique suit en général je ne suis pas bien du tout. Il s'en suivra malgré tout 4 autres voies dans le secteur pour lui et 2 pour moi , du meme calibre ...

L'après-midi on change de secteur pour aller dans les Petites dalles de la Draye. Depuis midi je doute et avec Nico on s'est mis d'accord, il trouve un partenaire pour la GV demain et moi je monte tranquille au refuge du Pelvoux car je n'ai pas le niveau pour aller sortir une GV en 5sup dans ces dalles là. Aussi je me sens plus léger, avec moins de pression et attaque cette deuxième séance de la journée plus relax. Et ça aide!!! Au total 3 autres voies en 5/5sup dont une en tete pour moi et justement ça fait du bien à la tete!!!! Là un grimpeur vient nous dire qu'il a fait " a tire d'ailefroide " et que c'est beaucoup plus facile que les dalles de la falaise.. je reprends confiance et envisage de grimper avec Nico demain qui sait...

23/8:
Réveil tot ce matin pour aller grimper. Il est donc 6H45 quand je pars à la supérette chercher les croissants . Petit dej avant de décoller direction la Paroi de la fissure pour aller chercher le départ de "A tire d'Ailefroide" la voie du jour. On arrive justement peu avant 8h sur les contreforts de la paroi et on commence à chercher. Là on galère un peu. Heureusement une cordée dessous, menée par un guide qui a fait la voie 40 fois , nous indique le départ. Et justement eux aussi font la voie, il vont pouvoir nous ouvrir le passage.
Le guide attaque pendant qu'on se prépare. Finallement à 8H20 Nico part aussi

L1: premier pas athlétique en 5c puis une fissure et une traversée sur la gauche. L2 est du meme cru en 5c aussi avant d'enchainer L3 et L4 plus faciles (4/4sup) et bien moins raides. Déjà on sent la classique. 4 belles longueurs, la vue derrière qui se dégage, une voie très (trop? :)) bien équipée, le tout sous un franc soleil... et moi qui passe presque sans difficulté, en prenant meme un sacré plaisir!!!!!

Les 4 logueurs suivantes sont un peu plus soutenues mais sans etre vraiment difficile. Un pas un peu plus athlétique en L5 coté 6a et puis de la dalle avec en L6 (je pense) un belle petite traversée de droite à gauche tout sur les pieds. Finallement à 10H50 après juste 2H30 on sort la voie et quel plaisir. Moi j'exhulte, c'était extra, mais encore une fois trop haut ou trop fort pour Nico. C'est vrai ça s'est juste passé "normallement" mais après notre dernière voie à CapdeLong et les chutes qui ont suivi, après ma méforme de la veille, ça fait quand meme sacrément plaisir de sortir la voie comme on l'a faite!

Petite pause en haut mais on ne se désencorde pas. le guide nous à prévenu la descente est très dangereuse. Effectivement après une descente scabreuse pour rejoindre la gorge, il faut ensuite longer le bord gauche de cette dernière, à flanc. Heureusement c'est équipé d'une main courante. Après ce passage là on se désencorde enfin pour finir la descnte tranquillement. 11H30 on est aux voitures. Le temps de manger un bout et vers 13h on attque le retour dans les Pyrénées pour etre à 21h à Tarbes

Au final un bilan très positif au niveau des courses encore une fois grace à Nico qui a su prendre sur lui pour que ce programme ce fasse. Pas toujours (souvent) sur la meme longueur d'onde on a quand meme réussi deux belles courses. Pour ma part j'ai découvert les Alpes et encore une fois PRIS UNE SACREE BAFFE devant tant de beauté. Le glacier, les crevasses , la glace, ces sommets à plus de 4000. Malgré une ambiance pas toujours détendue , parfois à raison quand il s'agissait de sécurité, j'ai adoré et je sais que l'année prochaine j'y retournerai.

Malgré tout ce qui nous a donc séparé MERCI donc NICO















 

Alpes: La Roche Faurio 3730m 20/21 Aout

20/8: La peur, ce sentiment profond qui vous rend homme quand on la dépasse, cette sensation de n'être rien, rien qu'un mourrant. Cette peur qui vous rend à la fois glorieux quand vous la surmontez et honteux quand vous y cédez. Cette peur là ce soir je l'ai au ventre, froide et paralysante. Demain je m'engage dans l'inconnu, un monde de glace et de crevasses, de victoires et de morts pour une quête dérisoire. demain je saurai qui du vil ou du preux j'(aurai choisi mais aujourd'hui je ne suis qu'un enfant tremblant, anihilé par le défi.

Retour donc sur une journée de transition entre terre et glace, sécurité et danger, caillou et crevasses.

Réveil vers 8H du parking de Briançon où nous avons passé la nuit. Grace à la chimie j'ai dormi et suis plutot en forme. Vers 8H30 on part chercher un magasin d'ouvert pour les courses de la semaine et à notre grnade surpeise, le Carrefour ouvre à 7H30. Courses et petit dej' avant de faire un saut au magasin de sport d'à coté puis départ pour Ailefroide.

Vers 11H on y est, le temps d'éc rire une carte et surtout de se renseigner sur la météo. beau temps annoncé, ce que je redoutais risque d'arriver!!!! Dans la foulée on appelle le refuge des Ecrins pour réserver, ça y est plus moyen de reculer. le temps d'aller chercher de l'essence à l'Argentière, de manger près de la Durance vers 13H30 on arrive au prè de Mme Carre.

On s'équipe pour attaquer vers 14H. Le spectacle est dès le départ SUBLIME et tranche avec les Pyrénées. Aiguilles, faces, glacier et cette eau laiteuse qui coule. on monte bien, autour de 400M/H mais déjà vers 2400M une pointe au genou droit. Je prnds sur moi et continue. 2800m on arrive sur le glacier Blanc. Cramponnage et encordement mais c'est le début!!! Le glacier est crevassé et ouvert, moi j'ai peur. L'alpinisme est une affaire de grands, pas d'enfants. Nico passe et m'assure. Vers 3000m on se désencorde pour arriver au refuge vers 17H30 juste après la pluie. je regarde la Roche Faurio, c'est tout glacé, le Dome lui est ennéigé. Un guide nous confirme: " traversée en glace nécessitant des braoches..."

J'aurais essayé toute la soirée de convaincre Nico de partir sur Dome, sans succès... Demain c'est la Roche, sa Traversée, sa glace , ses broches...

Moi je ne sais que penser...la peur m'a déjà paralysé. Emilie je pense à toi comme jamais je n'ai pensé. je t'aime

21/8: Le jour n'est même pas levé que je sens cet homme, que dis-je ce salaud de gardien de refuge, me secouer les pieds "c'est l'heure pour la Roche Faurio!!" Car oui c'est officiel on y va. A mz grande surprise j'ai plutot bien dormi encore une fois grace aux cachets et suis plutot frais. Bon présage qui sait?  Mais la peur de la veille a laissé place à l'envie celle d'aller chercher mon point culminant, mon Everest, mon premier sommet alpestre. Alors après le p'tit dej' on attaque vers 5H05 pour être à 5H15 sur le glacier. Devant une cordée de 4, idéal pour nous ouvrir la voie. On la suit. Le départ sur le glacier est calme, peu crevassé et plat. Très bon. Et puis vers 6H cette montée plus raide en glace que je redoutais juste à la séparation de la voie du Dome.

Mais encore une fois j'ai douté pour rien. C'est peu crevassé, surtout comparé à hier, et dans cette neige dure les crampons mordent à merveille. On suit la cordée. La glace laisse place à la neige et la pente est faible jusqu'à la traversée. Hier soir un guide nous avait prévenus " petite traversée en glace". Moi j'ai brieffé Nico "On la joue sécurit on broche s'il faut"
La cordée devant nous est passée sans s'assurer. je m'en fout y'a pas de honte  à vouloir prendre ses précautions ni à la jouer sécurité.

Nico pose une première broche, puis une seconde. Je passe en le suivant. le contrat est respecté je suis rassuré. On arrive finellement à un col  vers 3500M avant de poursuivre par une traversée sur la droite. Dernière pente en neige avant d'arriver à une pente menant à la crête. On n'a jamais été aussi près du sommet. On rejoint la cordée devant nous. C'est l'heure de décramponner. Montée facile par un sentier pour arriver à la crête. Petit pas un peu expo sur la gauche puis un couloir pour arriver sur le fil de l'arrête. Nico pose une sangle et après deux relais on est au sommet. Il est 7H40 et on est les premiers, on n'a pas trainés. En haut le spectacle est sublime, tant de sommets que je ne connais pas. Pause photos et on décolle. On croise la cordée sur la crête et on poursuit. Pause déjeuner aux crampons puis la descente, la très longue descente.

5h à refaire le parcours au son des conseils et souvents des réprimandes de Nico. Car oui je suis novice et en plus face à un tel spectacle je fais souvent preuve d'un manque d'inattention qui, ici, peut être fatal. Finalement vers 13H on retrouve la voiture, le temps de boire un pot et on repart. le reste de la journée sera consacrée à la récupération, bien méritée