Rando boulets hier à Gavarnie ou les joies des réseaux sociaux...
Tout
commence par une rencontre jeudi en haut du glacier d'Ossoue . Alors
que nous cramponnons, Quentin et moi , pour gravir la pente finale
assez raide nous séparant du point culminant des Pyrénées
françaises, mon partenaire reconnaît un randonneur. Ce dernier, M.,
fait parti de mes contacts face de bouc , et si je l'ai ajouté ça
n'est pas pour rien car comme moi il réalise de grosses sorties à
la journée comme l'Aneto depuis l'Hospice de France ou le Tuc de
Molières plus récemment.
Alors
qu'il renonce à la montée finale je lui propose de l'accompagner
lors de sa prochaine sortie programmée samedi, à la Faja de las
Florès.
Le
rendez-vous est dons pris ce samedi matin à 7h15 à Luz . Je
rencontre un espagnol de 34ans très sympa, A. Au col des Tentes nous
retrouvons le 4ème , S.
Nous
partons donc à 4 direction la brèche de Roland. Dès les premières
neiges, alors que je discute devant avec S., ce dernier me prévient :
« M , il n'aime pas les névés »... Soit mais
intérieurement je me dis que vues les pentes que nous allons
rencontrer aujourd'hui et au regard de la neige molle, dans tous les
cas , surtout en crampons, ça passera même pour quelqu'un qui a une
appréhension...
A
la cascade premier couac après l'avoir attendu quelques minutes
déjà... Sur une neige certes dure mais pas béton, il bloque. Je
descends, le rassure en lui disant que c'est justement une neige à
crampons, et finit par passer.
Au
col alors que la neige est déjà ramollie et le refuge à 100m par
une traversée facile à flanc, il contourne ce dernier en descendant
vers l'échelle des Sarradets avant de remonter vers la pente
surplombant ce dernier. Moi j'attends déjà depuis sans doute plus
de 20mns quand on m'explique ce qu'il se passe. Je monte alors vers la
brèche car je commence à comprendre . A la brèche , avec S. une
discussion s'établit. Il est 11h, ça fait 3h qu'on est partis et il
n'est toujours pas là, alors que des marcheurs « classiques » y
montent en 2h sans courir.
J'explique
à S. qu'à ce rythme on finira avec la nuit et lui tranquille de me
répondre : « ça ne nous dérange pas on a les frontales ,
on a l'habitude. M. ne t'a pas expliqué les règles ?»... Là
je crois être dans un rêve ou plutot dans un cauchemar. En 15 ans
de montagne même sur des sorties à 4500m de dénivelée ou quand
avec Jean-Michel ou Lionel on réalisait des enchainements de
plusieurs arêtes ou de longues faces en grimpe ( à 18h à la
voiture pour 6 sommets) je n'ai jamais fini avec la nuit . JAMAIS...
et là sur une sortie de 1300m de dénivelée je dois prévoir la
frontale...
Mais
sur qui je suis tombé ?.... J'essaye d'expliquer à S., 50 ans
, que la gestion du temps c'est aussi une question de sécurité et
que passer la nuit à 2800m ça peut être problématique. De plus,
de mon coté , même si ça n'est pas leur cas, j'ai une compagne ,
et que cette dernière attaque le taf à 6h le lendemain
matin. Autant dire que je n'ai pas envie de rentrer à 23h....
Intérieurement
je bous. Quand M. arrive à 11h passés , j'essaye de les résonner.
A ce train là si personne ne se remet en question on y est encore
demain et ça n'est pas mon souhait.
Mais
la décision est prise de continuer malgré la neige coté espagnol, direction la Faja.
Après 2h d'approche et alors que M. semble mieux on retrouve le départ de
la vire. Il est 13h. Au bout de 100m de marche certes expo mais sur
du plat, et alors que c'est lui l'organisateur de la sortie, M. a le
vertige et doit être raccompagné à l'entrée de la vire. Je suis
blasé. Le type organise une sortie et n'est pas foutu de passer...
Avec
A ; l'espagnol, alors que S. est allé raccompagner M. on prend
de l'avance, rejoints par un autre espagnol. On fera les 5kms de la
Faja à un rythme tranquille sans se soucier du vide à notre gauche.
Vers
15h on mange avec S. qui s'explosera la tête sur un rocher quelques
minutes après... Moi devant je fais la trace. Je n'ai plus qu'une
envie c'est rentrer et retrouver Gaëlle et vue la bande c'est pas
gagné. Je retrouve l'itinéraire de montée classique à la brèche
où je retrouve M. Il prend de l'avance en vue de la
suite. A la brèche j'attendrai encore 25 bonnes minutes A. et S. et
idem à la descente vers le refuge. Là pas de M., il a encore
contourné le refuge... et encore 25mns à attendre au col. Vers 18h
on décolle à 4 mais le rythme n'est guère plus élevé. Je pars
devant sans trop me souci des 3 types derrière et en faisant une sieste au
Port Boucharo de 20mns moi qui n'est dormi que 3h la nuit précédente et
mangé un petit bout de pain sur toute la rando. Finalement vers
19h15 on est à la voiture... Mais QUE CE FUT LONG POUR MOI.
Sur
le retour ils trouveront encore le temps de s'arrêter faire des
courses à Gèdre alors que je suis dans la voiture, avant de me
déposer à Luz.... histoire que ça finisse en beauté.
Au
final je retrouve ma mie à 21h15 elle qui exceptionnellement
finissait sa tournée à 19h …
Ça
m'apprendra. En montagne comme ailleurs il faut se méfier des contrefaçons et des FAKENEWS....
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