Journal intime d'un pyrénéiste

Journal intime d'un pyrénéiste
"l'aventure est un engagement de l'être tout entier et sait aller chercher dans les profondeurs ce qui est resté de meilleur et d'humain en nous...." Walter Bonatti

samedi 25 août 2012

Alpes: La Roche Faurio 3730m 20/21 Aout

20/8: La peur, ce sentiment profond qui vous rend homme quand on la dépasse, cette sensation de n'être rien, rien qu'un mourrant. Cette peur qui vous rend à la fois glorieux quand vous la surmontez et honteux quand vous y cédez. Cette peur là ce soir je l'ai au ventre, froide et paralysante. Demain je m'engage dans l'inconnu, un monde de glace et de crevasses, de victoires et de morts pour une quête dérisoire. demain je saurai qui du vil ou du preux j'(aurai choisi mais aujourd'hui je ne suis qu'un enfant tremblant, anihilé par le défi.

Retour donc sur une journée de transition entre terre et glace, sécurité et danger, caillou et crevasses.

Réveil vers 8H du parking de Briançon où nous avons passé la nuit. Grace à la chimie j'ai dormi et suis plutot en forme. Vers 8H30 on part chercher un magasin d'ouvert pour les courses de la semaine et à notre grnade surpeise, le Carrefour ouvre à 7H30. Courses et petit dej' avant de faire un saut au magasin de sport d'à coté puis départ pour Ailefroide.

Vers 11H on y est, le temps d'éc rire une carte et surtout de se renseigner sur la météo. beau temps annoncé, ce que je redoutais risque d'arriver!!!! Dans la foulée on appelle le refuge des Ecrins pour réserver, ça y est plus moyen de reculer. le temps d'aller chercher de l'essence à l'Argentière, de manger près de la Durance vers 13H30 on arrive au prè de Mme Carre.

On s'équipe pour attaquer vers 14H. Le spectacle est dès le départ SUBLIME et tranche avec les Pyrénées. Aiguilles, faces, glacier et cette eau laiteuse qui coule. on monte bien, autour de 400M/H mais déjà vers 2400M une pointe au genou droit. Je prnds sur moi et continue. 2800m on arrive sur le glacier Blanc. Cramponnage et encordement mais c'est le début!!! Le glacier est crevassé et ouvert, moi j'ai peur. L'alpinisme est une affaire de grands, pas d'enfants. Nico passe et m'assure. Vers 3000m on se désencorde pour arriver au refuge vers 17H30 juste après la pluie. je regarde la Roche Faurio, c'est tout glacé, le Dome lui est ennéigé. Un guide nous confirme: " traversée en glace nécessitant des braoches..."

J'aurais essayé toute la soirée de convaincre Nico de partir sur Dome, sans succès... Demain c'est la Roche, sa Traversée, sa glace , ses broches...

Moi je ne sais que penser...la peur m'a déjà paralysé. Emilie je pense à toi comme jamais je n'ai pensé. je t'aime

21/8: Le jour n'est même pas levé que je sens cet homme, que dis-je ce salaud de gardien de refuge, me secouer les pieds "c'est l'heure pour la Roche Faurio!!" Car oui c'est officiel on y va. A mz grande surprise j'ai plutot bien dormi encore une fois grace aux cachets et suis plutot frais. Bon présage qui sait?  Mais la peur de la veille a laissé place à l'envie celle d'aller chercher mon point culminant, mon Everest, mon premier sommet alpestre. Alors après le p'tit dej' on attaque vers 5H05 pour être à 5H15 sur le glacier. Devant une cordée de 4, idéal pour nous ouvrir la voie. On la suit. Le départ sur le glacier est calme, peu crevassé et plat. Très bon. Et puis vers 6H cette montée plus raide en glace que je redoutais juste à la séparation de la voie du Dome.

Mais encore une fois j'ai douté pour rien. C'est peu crevassé, surtout comparé à hier, et dans cette neige dure les crampons mordent à merveille. On suit la cordée. La glace laisse place à la neige et la pente est faible jusqu'à la traversée. Hier soir un guide nous avait prévenus " petite traversée en glace". Moi j'ai brieffé Nico "On la joue sécurit on broche s'il faut"
La cordée devant nous est passée sans s'assurer. je m'en fout y'a pas de honte  à vouloir prendre ses précautions ni à la jouer sécurité.

Nico pose une première broche, puis une seconde. Je passe en le suivant. le contrat est respecté je suis rassuré. On arrive finellement à un col  vers 3500M avant de poursuivre par une traversée sur la droite. Dernière pente en neige avant d'arriver à une pente menant à la crête. On n'a jamais été aussi près du sommet. On rejoint la cordée devant nous. C'est l'heure de décramponner. Montée facile par un sentier pour arriver à la crête. Petit pas un peu expo sur la gauche puis un couloir pour arriver sur le fil de l'arrête. Nico pose une sangle et après deux relais on est au sommet. Il est 7H40 et on est les premiers, on n'a pas trainés. En haut le spectacle est sublime, tant de sommets que je ne connais pas. Pause photos et on décolle. On croise la cordée sur la crête et on poursuit. Pause déjeuner aux crampons puis la descente, la très longue descente.

5h à refaire le parcours au son des conseils et souvents des réprimandes de Nico. Car oui je suis novice et en plus face à un tel spectacle je fais souvent preuve d'un manque d'inattention qui, ici, peut être fatal. Finalement vers 13H on retrouve la voiture, le temps de boire un pot et on repart. le reste de la journée sera consacrée à la récupération, bien méritée






















































 

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