Journal intime d'un pyrénéiste

Journal intime d'un pyrénéiste
"l'aventure est un engagement de l'être tout entier et sait aller chercher dans les profondeurs ce qui est resté de meilleur et d'humain en nous...." Walter Bonatti

lundi 10 juillet 2017

un an déjà... tu me manques

C'était il y a un an jour pour jour... je perdais mon partenaire de cordée et mon ami sur une maudite arête, un peu trop tempétueuse ce jour là... Il n'y a pas un jour où je ne pense à toi, pas un seul we où je ne regrette de ne plus t'avoir avec moi...
Tout était naturel entre nous, et avec les dizaines de courses réalisées ensembles ( et sans doute plus), les arêtes, les canyons, les faces, les sorties en ski de rando et les couloirs, on se connaissait mieux que personne.
Je me souviens de tout, de chaque prépa et de chaque course. Après chaque sortie, et dès le dimanche soir, je regardais déjà la météo du we suivant, te laissant, toi le connaisseur, le choix dans la course.
De suite, dès notre rencontre aux Tourettes une amitié était née qui ne se sera jamais éteinte au delà de la génération qui nous séparait. Je te parlais des filles que j'enchainais à l'époque, et tu en rigolais. Tu me parlais de toi aussi, souvent, de ta famille et de tes enfants. Alors quand au détour d'un we canyoning en Espagne on se posait enfin le soir après trois canyons enchainés, on picolait comme des ados en répétant les manips de corde... C'était ça et ce fut comme ça, de la première course à la Punta Zarra, à la dernière quand on a enchainé , une semaine avant le drame, les 3 Conseillers et le Ramougn.
Tu as laissé un gouffre béant dans ma vie, tu étais un pilier, une personne en qui j'avais entièrement confiance et pour qui j'aurais tout donné. Un professeur, un modèle, une locomotive, un phare et un exemple de courage et d'engagement quand il fallait se lancer.
La montagne n'est ni juste ni injuste, elle est dangereuse comme le disait un alpiniste célèbre... On le sait, on fait avec, tu le savais et tu l'as payé.
Je pense à toi , à ta famille, tes enfants, à Adri, et petits enfants, à ta femme, et à tes amis qui sont encore près de moi aujourd'hui. Chacun panse ses plaies comme il le peut. Le temps a calmé la colère mais il n'a pas fait disparaitre la souffrance...
Tu me manques....

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