Journal intime d'un pyrénéiste

Journal intime d'un pyrénéiste
"l'aventure est un engagement de l'être tout entier et sait aller chercher dans les profondeurs ce qui est resté de meilleur et d'humain en nous...." Walter Bonatti

lundi 19 juillet 2010

Face Nord de l'Ossau par la Fourche






De retour de "balade" hier je vais essayer de raconter ma journée en utilisant une série d'euphémismes, la vérité vécue hier dépassant pour beaucoup les mots que je vais employer.
Hier donc j'ai fait avec Jean-Michel, la Face Nord de l'Ossau par la Fourche. Et ça faisait longtemps qu'on voulait se la faire .
Départ donc à 7h du parking d'Anéou pour tune première brèche , la brèche de Moudeils, par un sentier passant à flanc depuis le col de Suzon. Le sentier passe ensuite versant Nord , ombragé et toujours à flanc sur des éboulis croulant. Il conduit normalement à une brèche , la brèche des Autrichiens .
Voyant un névé et plus loin une pente en herbe, je décide de prendre , pas bête la pente herbeuse. Jean-Michel me suit. Pas de chance il fallait prendre le névé. Devant nous une escalade en IIsup, derrière 100 bons mètres de gaz .
On continue sans corde pour sortir et arriver finalment à la dite brèche à 2200m d'altitude. Allez plus que 650m d'escalade maintenant.
Devant nous au loin le gendarme à contourner et le premier pas sur une dalle. On s'équipe il est temps à presque 10h d'y aller. Jean-Michel comme à son habitude attaque en tête et en libre sur la dalle en IIIinf .

L'escalade est facile, ça grimpe bien les pieds puis les mains tout en placement, un régal pour commencer. Il s'en suit quelques longueurs anneaux à la main avant d'arriver sous le gendarme que l'on contourne par la gauche non sans avoir passé (mais là je crois que je me suis bien planté!!!), une dalle bien lisse. On continue ensuite de monter pour arriver à la transition, la vire le 'Embaradère. Jean-Michel m'explique "tu peux continuer tout droit, c'est du I, II et tu sors direct ou passrr la vire". Nous on choisit cette option. La vire c'est rien, juste une traversée herbeuse avec 400m cde vide absolu . En clair ça serait facile si ça n'était pas gazeux. On préfère quand même s'assurer à des béquets pour passer
. Après la vire , le couloir de la Fouche . C'est un couloir un peu raide, surplombé de falaises abruptes, avec contre la paroi des éboulis et vers le vide du rocher. Et le rocher est meilleur!!!!
On remonte le couloir donc qui finit par un névé et vant la sortie on attaque à droite sur la paroi. Escalade qui a tout d'une grande, avec pas mal de vide et quelques clous pour s'assurer.. Avec Jean-Michel, on s'arrête un peu pour contempler: à gauche les parois d'escalade, à droite le vide, devant les pas d'escalade. On est seuls, loin de tout, des corbeaux et quelques vautours guêtent nos faux-pas, mais il n'y en aura pas .
Le silence est là, seulement intérompu par les : "10m" puis "5m" et "2m" que je crie à mon premier de cordée comme un interminable refrain, celui d'une balade au paradis .


Finlament on sort pour arriver devant les dernières diffiucultés. L'heure à déjà bien tournée, il est 13h passés et on croise une cordée venant du Petit Pic qui nous domine alors. Le contraste est saisisant entre eux et nous. Venant de la falaise ils grimpent sécurit posant au moins 6 points d'assurance entre chaque relai . On en profite pour manger un peu et puis on les suit, tout droit bien sur évitant les dalles blanches. Jean-Michel grimpe en libre et fait cette longueur en III sup sans assurance jusqu'au relai . Le couple nous dira ainsi "vous ne grimpez pas avec beaucoup de matériel vous !!!". Enfin sortis on avance anneaux à la main puis une dernière longueur en III que je fais en tête, un plaisir , pour sortir sous la pointe d'Espagne que l'on gagne en 10mn. Et là comme si la journée n'était pas assez excptionnelle comme ça on est seuls au sommet. En effet pour la course Mondo vélo la route su Somport est fermée et donc les gens ne sont pas sortis. Seuls au sommet de l'Ossau, avec un ciel sans nuage, le paradis . un rêve après une escalade de rêve. Mais il est tard déjà 14h30. Le temps de descendre par la voie normale sous un cagnard pour arriver à 18h à la voiture. La fin est rude, longue et éprouvante en plein soleil, mais que la journée fut belle et intense.

Un pur plaisir, égoïste mais partagé, la sensation de se retrouver. Je me suis rarement dit autant de fois dans une course "mais quel plaisir". Hier dans cette course, par l'ambiance gazeuse, l'escalade, facile, tout en placement, le paysage sur les lacs d'Ayous puis au sommet, la compagnie de mon équipier, je n'ai pas cessé de ma le dire
Alors remercier, oui indéniablement mais c'est si peu. Juste à la prochaine Jean-Michel

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